Vous me direz que passer son samedi dans une galerie marchande c’est une perte de temps et qu’on a autre chose à faire le week-end que de se noyer dans une marée humaine à la fièvre acheteuse… mais au détour des allées (ou en face des toilettes) on n’est pas à l’abris d’une trouvaille qui nous donne matière à réfléchir.

En l’occurence cette fois-ci c’est un panneau de signalétique à l’entrée de la galerie marchande. Ce panneau a eu des destinations diverses par le passé, principalement d’orientation. Ce qui m’interpelle cette fois-ci c’est la forme “hybride” du message choisi. L’objectif est de communiquer sur les services disponibles dans la galerie marchande, les “services privilèges” (!) excusez-moi. Le titre est grand, le jeu de mot sur “l’envie2” reprend le nom et le signe de la galerie marchande anciennement connue sous le nom de “Labège2”. Très belle photo en noir et blanc, très classe, beau travail de détourage et de contour progressif (vous noterez le chevauchement du foulard sur le titre… ça fait très couverture de magazine : on est bien dans le privilège !) la fille fait très sophistiquée, on sent bien l’exclusivité. Sur la droite, et c’est ce qui m’intéresse, se déploie un éventail de 20 pictos monochromes dont le libellé est si petit qu’il n’est là que pour souligner encore plus la priorité à l’image. Elle est là la matière à réfléchir : sommes-nous habitués à ne plus lire et nous contentons-nous de comprendre grosso-modo les choses grâce à une image vaguement représentative ? c’est à dire, notre compréhension est elle dégradée par une communication partielle à cause de l’utilisation omniprésente de pictos… ou au contraire, note compréhension est-elle augmentée car il nous suffit de simples pictos pour comprendre rapidement des notions plus complexes ?

En tout cas, je salue ce travail de qualité (ce n’est pas moi qui l’ai fait) et si j’avais dû le faire, j’aurai utilisé certainement le même procédé.


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